
LM Edwige, l’art de choisir des collections ergonomiques
LM Edwige est une boutique de prêt-à-porter haut-de-gamme pour femmes, localisée à Saint-Maur-des-Fossés (94). Elle est accessible aux personnes à mobilité réduite, comme l’exige la loi. Vendeuse indépendante, Edwige nous parle de son métier et de la prise en compte, dans le conseil à l’habillage comme l’aménagement des lieux, des problématiques liées aux handicaps.
LM Edwige, c’est la liberté et la bienveillance d’une vendeuse indépendante: “C’est ma boutique, je décide comment accueillir mes clientes pour qu’elles soient le plus à l’aise, donc le handicap ne me pose aucun souci et il me semble évident de le prendre en compte.” Edwige nous a contactés car rencontre des clientes ayant différents types de handicap dans le cadre de son travail, et qu’elle fait tout pour que ses clientes se sentent le mieux possible chez elle et trouvent leur bonheur. Elle était donc sensible au travail de Bien à Porter, et nous avons souhaité l’interroger sur son activité de vente et ses opinions sur le handicap et la mode. Vous pouvez la retrouver sur Facebook, Instagram et Petits Commerces.
Pouvez-vous vous présenter rapidement ainsi que votre boutique?
J’ai fait l’acquisition de cette boutique il y a presque 15 ans. C’est une boutique qui est un peu excentrée de la rue principale, plutôt confidentielle. Elle existe depuis 30 ans. Je suis une indépendante. La boutique a toujours proposé des marques assez haut de gamme (Max Mara, Marella, Weekend, Atelier Bower, Lisette L, Allude). Je choisis mes différents fournisseurs en fonction de la demande de ma clientèle. Le principal objectif, c’est l’attention, l’accueil, répondre aux besoins de toutes.
Comment en êtes-vous venue à vous poser la question du handicap et des limitations fonctionnelles dans l’habillement?
Je me suis jamais posé la question. C’est venu tout seul puisque j’ai eu des personnes avec des handicaps différents tout au long de ces 15 ans, et ça ne m’a jamais posé de problème. Lorsque je choisis mes collections, je prends le risque d’acheter un an avant, ça me donne la possibilité d’acheter pour chacune, d’envisager la possibilité pour chacune de s’habiller en toute autonomie ou non.
Ce matin par exemple, j’ai eu une de mes clientes malvoyante : je fais le choix pour elle, je l’assiste en cabine, je lui explique le tissus et le modèle et ça doit être totalement sincère. Elle n’a pas la perception de comment va lui aller le vêtement. Elle le ressent sur elle, mon rôle est de satisfaire l’idée du vêtement qu’elle désire.
Ce n’est pour moi pas un sujet mercantile. Quand j’ai fait adapter les cabines avec des rampes d’appuis ou que j’ai mis une rampe qui s’adapte à la porte pour un fauteuil, je ne me suis pas posé la question. C’est instinctif. Le handicap n’a jamais été problématique.
Edwige et sa maman, sans qui la boutique n’existerait pas. La mode, c’est une affaire familiale. Son père était coupeur et sa mère gère la comptabilité.
Quels sont les problématiques de vos clientes ? Comment vous y adaptez-vous ?
Comme je suis dans un petit village, je vois mes clientes assez souvent. J’ai une cliente qui est née avec une malformation, elle n’a pas de main. J’ai des personnes avec un handicap suite à une chimiothérapie ou avec un handicap de naissance.
Une de mes clientes a eu un problème avec son bras suite à la chimiothérapie, il était déformé par rapport à l’autre. Il fallait quelque-chose pour la protéger par exemple avec des manches raglan ou des pulls oversize comme ça se fait beaucoup aujourd’hui.
Les clientes reviennent, et je pense que si elles reviennent c’est qu’elles se sentent à l’aise. Je prends aussi sur rendez-vous le lundi après-midi. On peut me contacter par email, pour celles qui ont un handicap un peu plus lourd où il faut plus de prise en charge je peux privatiser le magasin sur demande pour rester avec elles autant d’heures qu’elles le souhaitent.
J’ai notamment eu une personne trisomique qui avait pris l’habitude de me voir, ça a mis un certain temps mais le magasin c’était pas l’inconnu elle se sentait en terrain sécurisé. Je mets à l’aise tout le monde et moi aussi ça me permet d’être différente car ces rendez-vous c’est un vrai moment à partager, il y a un véritable échange.
Lorsque vous recevez de nouvelles pièces, pensez-vous au potentiel ergonomique de celles-ci ? Avez-vous changé votre regard sur les vêtements et le choix des pièces en vous intéressant au handicap?
Oui, ça fait 15 ans donc maintenant je choisis des pièces vraiment en fonction de chacune. L’apparence est importante pour une personne valide comme pour une personne en situation de handicap, et c’est d’autant plus valorisant d’arriver à trouver les éléments qu’il faut dans la gamme de fournisseurs que j’ai. C’est tout à fait possible pour moi car je travaille avec une dizaine de fournisseurs qui ont chacun leurs spécificités et dans chaque collection il est impossible de ne pas trouver au moins une chose qui colle à une demande précise. Je fais venir des pantalons du Canada (Lisette L) et d’Italie avec des tailles élastiques. Le pantalon totalement élastique, qui s’enfile, c’est plus simple. Pour une personne qui est sur un fauteuil, ça ne sert pas, le ventre et les organes n’ont pas à être compressés et le tissus est très souple. Pour les chemisiers, il y en a qui s’ouvrent devant, d’autres qui s’enfilent mais qui sont assez larges. Le plus facile, c’est la maille : vous pouvez adapter les produits à beaucoup de femmes différentes. Quand on se donne le temps et les moyens de la réflexion, c’est simple.
Avez vous été formée sur la question?
Pas du tout. Je pense qu’on est ou non dans la relation avec l’autre. Pour moi, quand on fait un métier comme le mien, c’est instinctif ! S’il y avait une formation dédiée cela m’apporterait plus encore.
Pensez-vous qu’en général, la réalité des corps fasse partie des préoccupations des marques ? Cela évolue-t-il ?
La préoccupation de la plupart des marques, à mon avis, est la rentabilité. Il y a donc peu de place pour la diversité. Jusqu’à présent, la personne handicapée était peu envisagée dans les collections, mais le monde change vite et j’espère que ce sera avec de nouvelles idées, et beaucoup moins de standardisation.
Edwige a fait une sélection de quelques vêtements qu’elle conseillerait à certaines de ses clientes en situation de handicap. Tailles du 36 au 48.
Vue de la boutique LM Edwige Pantalon taille élastique. Marque Marella. Petit haut en viscose. Marque Bianca Veste courte en velours. Marque Bianca. Pull large, fendu, manches raglantes. Marque WeekEnd Doudoune à manches courtes. Marque Herno. Robe à encolure large, droite. Marque Allude. Petit caban large, confortable et court. Marque WeekEnd.
‘suis espagnole, niveau de français non parfaite, escusez-moi les erreurs. Merci.
Svp, comment trouver à votre site web des pantalons, jerseys et toute sorte de choses pour s’habiller mais à la taille 6XL. Je ne trouve pas une option pour y chercher par tailles. Merci.