Actualités

Se reconstruire après un cancer du sein : ressources et liens utiles

Lorsqu’un corps est malmené, les cicatrices ne sont pas uniquement physiques. Ces souffrances ne doivent pas être minimisées: les blessures invisibles sont bien réelles… et elles peuvent être soignées ! Face au cancer, la mode peut sembler futile. Pourtant, c’est un combat dans lequel toute aide est la bienvenue et la mode peut être un outil comme un autre pour se reconstruire après un tel traumatisme car c’est avant tout un vecteur de confiance en soi et d’auto-appréciation.

Heureusement, il existe un grand nombre d’initiatives et innovations destinées à venir en aide aux femmes atteintes d’un cancer du sein, souvent imaginées par des femmes ayant traversé cette épreuve. Voici donc quelques pistes pour aider les survivantes du cancer à se reconnecter à leur corps mais aussi à leur féminité, souvent particulièrement ébranlée dans le cas d’un cancer du sein.

Prendre soin de soi

On le sait, la santé du corps et celle de l’esprit sont intimement liées. En 2016, une étude allemande publiée dans la revue médicale Psycho-Oncology se penchait d’ailleurs sur le lien entre cancer du sein et état de stress post-traumatique (ESPT). Des chercheurs ont ainsi suivi le parcours de 166 femmes et ont décelé des signes d’ESPT chez 82,5% d’entre elles, entre l’annonce du diagnostic et le début du traitement. Cette étude prouve donc, si besoin était, que la souffrance émotionnelle, loin d’être honteuse, est largement répandue. Et, d’après plusieurs travaux, elle peut persister plusieurs années après la fin des traitements.

Nombreuses sont les personnes qui, lorsqu’elles sont confrontées au cancer, adoptent une attitude guerrière, pour mettre toutes les chances de leur côté. Cette attitude ne doit cependant pas empêcher d’admettre sa souffrance voire de demander de l’aide, même une fois le cancer vaincu. Pour atténuer les souffrances morales, les chercheurs de l’étude précédemment citée proposent plusieurs pistes : pratiquer une forme de gym douce (yoga, pilates, tai chi, etc…), s’entraîner à des techniques de relaxation ou méditer. Le laboratoire dermatologique La Roche-Posay propose d’ailleurs des séances audio ou vidéo de sophrologie et de pilates, à pratiquer notamment lors de la chimiothérapie. Les sports aquatiques et d’endurance sont également un bon moyen d’atténuer les séquelles physiques et psychiques des traitements.

Redécouvrir son corps

Faire la paix avec son corps, cela peut aussi passer par pratiquer des activités permettant de refaire la corrélation entre son enveloppe charnelle et des sensations de bien-être. On assiste aujourd’hui au développement, certes encore timide mais bien réel, de pratique comme la socio-esthétique ou l’onco-esthétique. Ces disciplines combinent au savoir-faire cosmétique des compétences sociales permettant au professionnel d’aider les personnes souffrantes ou fragilisés à se reconstruire, sans douleur et sans jugement.

Partout en France, les centres CEW proposent aux patients hospitalisés des soins esthétiques gratuits (retrouvez la liste des centres de beauté ici). A Paris, l’institut Rafaël, Maison de l’après-cancer, propose de nombreux soins originaux pour se reconnecter avec son corps: acupuncture, danse-thérapie, cuisine-santé, massage ayurvédique, etc. Dans le même esprit, le premier «institut de beauté inclusive» de France, Dulcenae, s’est installé à Paris en juillet dernier. Il propose des soins personnalisés adaptés aux particularités physiques et aux états d’âme de chacun.

Redessiner sa poitrine

Après une opération, certaines femmes souhaitent retrouver leur «poitrine d’avant». Dans ce cas, elles pourront opter la technique de la dermopigmentation, qui consiste à corriger les irrégularités de la peau ou à redessiner différents détails anatomiques. Ses applications sont vastes puisque la dermopigmentation peut servir à dissimuler une perte de pilosité partielle localisée, à camoufler des cicatrices ou même à redessiner les aréoles mammaires. Cette technique a pour objectif d’avoir un rendu aussi naturel que possible.

Autre technique: la reconstruction de la plaque aréolo-mamelonnaire (PAM) par le tatouage 3D, pratiquée notamment par The Tétons Tattoo Shop : un tatouage classique et permanent qui consiste ici à reproduire de façon réaliste la forme, la couleur et la texture du mamelon et de l’aréole grâce à la technique du trompe-l’oeil, en jouant sur les ombres et les contrastes. Il s’agit, pour les femmes ayant subi une mastectomie, de la dernière étape de la reconstruction mammaire : le tatouage s’effectue après la ou les opérations, la pose de prothèses, etc… et en respectant une période de cicatrisation de 6 à 12 mois.

D’autres femmes pourront préférer le tatouage traditionnel. Contrairement au tatouage réparateur ou médical dont l’objectif est de se faire oublier, de paraître aussi naturel que la peau elle-même, le tatouage décoratif traditionnel utilisé pour camoufler une cicatrice aura pour but de détourner le regard, en jouant sur l’effet d’optique. Il permet donc de changer le regard des autres mais aussi de modifier son regard sur son propre corps, en transformant l’empreinte d’un traumatisme en véritable œuvre d’art.

Choisir une lingerie confortable et adaptée

Renouer avec sa féminité peut également passer par le vêtement, et en particulier la lingerie. Les traitements contre le cancer du sein peuvent laisser des traces, que l’on ait ou non subi une ou plusieurs opérations : dans tous les cas, il vaut mieux commencer par reprendre ses mesures, pour identifier comment le corps a changé et savoir vers quelle taille et quelles formes s’orienter. Le choix des dessous se fait bien sûr en fonction des goûts et des sensibilités de chacun. Pour éviter d’irriter une cicatrice, on privilégiera les matières douces, les produits sans coutures ou à coutures plates, ainsi que les soutiens-gorges sans armatures.

Aujourd’hui, la tendance est aux dessous sportswear chic et on trouve sans difficultés des bralettes féminines et confortables dans les grandes enseignes de prêt-à-porter. Choisir des bretelles plutôt larges et épaisses permettra de diminuer la contrainte au niveau des épaule. Pour camoufler des cicatrices au niveau du thorax, on pourra opter pour une forme emboîtante et des bonnets hauts.

Il existe également des marques spécialisées dans les dessous et maillots de bain post-opératoires, comme Garance, Amoena ou encore Cœur de Lys. Mais l’industrie de la lingerie dans son ensemble semble de plus en plus attentive aux contraintes liées au cancer du sein: aujourd’hui, différentes marques disposent d’une gamme adaptée, comme Rouge-Gorge, Etam et Princesse Tam Tam.

Embrasser son asymétrie

La reconstruction mammaire n’est pas un passage obligé et certaines femmes auront plus à cœur d’apprendre à vivre avec leur asymétrie. La marque Anna Bonny s’engouffre dans cette idée et propose des produits au design original : des dessous pour être topless tout en protégeant sa cicatrice. Plus proche du concept artistique que de la lingerie du quotidien, la marque vend également des affiches où la Vénus de Milo et la Vénus de Botticelli ont été retouchées façon Amazones, un seul sein visible.

Il existe également une lingerie de tous les jours adaptée aux poitrines asymétriques. C’est le cas de la marque BraXière, qui a conçu un soutien-gorge sans armature dont les deux bonnets sont indépendants. Celui-ci s’adapte donc à toutes les formes d’asymétrie : mastectomie, différence de forme ou de taille des seins, etc. Et pour les vêtements, il y a Les Monocyclettes : des tops destinés à rééquilibrer la silhouette après une mastectomie. Ses modèles sont pensés pour des femmes ayant subi l’ablation d’un sein et qui veulent pouvoir choisir de porter ou non une prothèse mammaire. La marque Les Franjynes, connue pour ses prothèses capillaires partielles jolies et confortables (ainsi que ses bonnets, turbans et autres bandeaux multicolores), s’est également lancée dans le prêt-à-porter et propose des robes et tops ajustables en fonction de ses formes.

Se sentir bien dans ses vêtements

Lors des traitements oncologiques ou après une opération, la peau peut se trouver fragilisée et le vêtement doit se faire plus protecteur et confortable. La marque haut de gamme de slow fashion Miel Melba a ainsi développé des vêtements et maillots de bain labellisés anti-UV. Certifiés UPF50+ par l’Institut Français du Textile-Habillement, ils permettent de protéger la peau du soleil, notamment lorsque celle-ci est particulièrement vulnérable, par exemple à cause de la prise de traitements photo-sensibilisants.

Une sensibilité cutanée accrue peut également être handicapante pour des nombreuses femmes. La marque Sénovie s’attache justement a concevoir des vêtements aussi confortables que possible : matières naturelles agréables au toucher, pas de fermeture en contact avec la peau, élastiques en fourreau, coutures plates, etc…

Liens utiles :

La Roche-Posay : laroche-posay.fr/article/services/a36774.aspx
Centres de Beauté CEW : cew.asso.fr
Institut Rafael : institut-rafael.fr
Institut Dulcenae: dulcenae.fr
The Tétons Tattoo Shop: thetétonstattooshop.com
Garance: garance-paris.com
Amoena: amoena.com
Coeur de lys : coeur-de-lys.com
Rouge-Gorge : rougegorge.com/selection-lingerie/lingerie-post-operatoire.html
Etam : etam.com/soutien-gorge/collection-post-operatoire
Princesse Tam Tam : princessetamtam.com/fr/lingerie/post-operatoire
Anna Bonny : annabonny.com/shop/
Braxière : braxiere.fr
Les Monocyclettes : lesmonocyclettes.com
Les Franjynes : lesfranjynes.com
Miel Melba : mielmelba.com
Sénovie : senovie.fr

Pour découvrir les nouveaux produits adaptés à votre problématique ou proposer vos propres bons plans, n’hésitez pas à rejoindre le réseau social Bien à Porter : bienaporter.com.

Tags
Afficher plus

Articles similaires

Un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Bouton retour en haut de la page
Fermer
Fermer