Lu Ailleurs : Pourquoi s’habiller en taille 42 est-il si compliqué en France ?
Alors que s’ouvre la période des soldes d’hiver, le Huffington Post revient sur ce paradoxe très français : les femmes faisant du 40 ou du 42 ont des difficultés à trouver des vêtements dans les grandes enseignes de mode, alors même que ce sont les tailles les plus répandues. Pourquoi donc ?
Mais pourquoi donc certaines enseignent considèrent-elles le 42 comme une « grande taille » ? Et comment se fait-il que celles-ci décident de faire une croix sur une grande partie de leur clientèle potentielle en choisissant de ne pas fabriquer de modèle au-delà du 38 ou du 40 ? Le sujet a déjà été maintes fois abordé : il y a l’image de marque (rappelez-vous, être mince veut forcément dire être beau, bien fait et en bonne santé !) parfois, les contraintes économiques souvent (notamment pour les enseignes plus confidentielles).
Mais ce que l’on oublie souvent de préciser, c’est que l’absence de 42 ou plus dans les rayonnages n’est pas une fatalité partout dans le monde. Effet boomerang du marketing des grandes maisons du couture, emblèmes du patrimoine hexagonal à travers le monde, les Françaises paient l’image idéalisée que l’on a souvent d’elles : ce sont femmes minces et branchées. Ce facteur culturel est aussi aggravé par un autre, psychologique cette fois. Comme le souligne le Huffington Post, les femmes qui s’habillent en grandes tailles sont par exemple réticentes à l’idée d’aller dans des enseignes classiques dans lequelles elles ne se sentiraient pas à leur place :
Quand ce ne sont pas les clientes de ces tailles-là qui s’autocensurent, ce sont les autres qui ne veulent pas les cotoyer. Selon Emmanuelle Bresson [responsable pédagogique Fashion Business à Esmod Paris], il existe une certaine frilosité de la part des clientes des marques « standards » à voir les modèles qu’elles pourraient acheter disponibles dans de « grandes tailles », « la cliente qui fait un 36 ne veut pas forcément voir le même modèle en 44. »
Cela touche évidemment à l’image du corps que nous avons, en particulier d’un corps que nous jugeons gros. Cela explique aussi bien l’autocensure des unes que la frilosité des autres. Comme l’expliquait dans Les Echos Catherine Lemoine, « dans l’inconscient collectif, un gros est en transition dans un corps de gros. Il cherche forcément à maigrir et sa priorité n’est pas de s’habiller. Donc la mode pour les gros, c’est un non-sujet« .
Sauf que dans la réalité, et comme nous le répétons autant que faire se peut, la mode n’est jamais un non-sujet et ne devrait jamais l’être. Qu’il s’agisse de la mode pour gros, minces, grands… ou pour handicapés. Comme le souligne le HuffPost, les marques ont une grande part de responsabilité dans cette perception de la mode que nous avons. Mais s’il y a une chose réconfortante que nous, clientes potentielles, pouvons tirer de cela, c’est que nous pouvons agir à notre niveau, en nous affranchissant des stéréotypes inconscients qui nous compliquent la vie… et en faisant bien comprendre aux marques que dans la myriade d’offres du commerce en ligne, nous finirons forcément par trouver notre bonheur. Ailleurs. Et qu’à ce moment-là, elles risquent de se retrouver au pied du mur.
Article à lire en intégralité sur le site du Huffington Post