Shopping

Témoignage : Autre pays, mêmes difficultés de shopping pour Lise

Dans le cadre de notre enquête sur les conditions de shopping des personnes à mobilité réduite, nous avons interrogé Lise, une Québécoise de 71 ans qui se déplace en fauteuil roulant.

Cover Dressing : Bonjour Lise, pouvez-vous vous présenter brièvement ?

Lise : Je suis une aînée de 71 ans. Avant, tout était normal pour moi, j’ai enseigné autant dans le domaine public que privé. Ensuite, je suis allée vers le communautaire, en fondant un Centre pour les Femmes en 1983 puis je suis retournée dans l’enseignement jusqu’en 2000. En 2009, on m’a diagnostiqué la sclérose en plaques sous forme progressive primaire. Je ne peux utiliser qu’une jambe et qu’un bras et je suis donc en fauteuil motorisé depuis 3 ans, ce qui m’a fait prendre beaucoup de poids.

CD : Quels types de vêtement sont les plus difficiles à trouver pour vous du fait de votre handicap ?

Lise : Le fait d’avoir perdu la mobilité de mon bras et ma jambe entraîne quelques problèmes pour m’habiller ; je préfère des vêtements confortables et les coutures solides.

CD : Où faites-vous votre shopping ?

Lise : Je ne peux pas en acheter ailleurs que dans les magasins spécialisés. Les enseignes spécialisées ont l’avantage de commercialiser des pantalons avec des élastiques à la taille, des poches assez grandes et des vêtements assez amples pour le haut. Je suis satisfaite mais j’apprécierais bien des vêtements plus esthétiques et adaptés au fauteuil roulant. Par chance, les boutiques spécialisées sont près de chez moi. Je vais rarement dans les magasins généralistes, et quand j’y vais ce n’est jamais seule.

CD : Quels sont, pour vous, les critères incontournables pour le confort d’un vêtement ?

Lise : Le confort passe par un très bon tissu qui supporte les lavages, et l’ampleur pour pouvoir bouger. De bonnes coutures et des boutonnières solides et faciles à manipuler sont aussi un atout. Globalement, les vêtements qui sont faciles à enfiler.

CD : Comment qualifiez-vous le niveau d’inclusion sociale aujourd’hui ? Pensez-vous que le regard des gens sur le handicap a encore besoin d’évoluer ?

Lise : Oui, le regard des gens doit s’améliorer. Pensons seulement aux places de stationnement. Ce sont des gens qui ne sont pas en situation de handicap qui les utilisent la plupart du temps, en se servant d’une carte d’handicapée qui ne leur appartient pas. Il y a du progrès, mais il y a quand même beaucoup de place à l’évolution.

CD : Que pensez-vous des défilés dits « handi-valides » ? Vont-ils, selon vous, avoir un impact sur les perceptions du handicap ?

Lise : Je ne connais pas trop ces défilés. Je pense que c’est aussi à nous de donner une impression positive sur le handicap. Maintenant, tous mes proches sont sensibilisés aux situations que je vis quotidiennement.

CD : Pensez-vous que la mode contribue à l’inclusion sociale ?

Lise : Pour moi, toutes les formes qui améliorent la qualité de vie des personnes en situation de handicap sont positives et amènent à l’inclusion sociale. Un handicapé est une personne à part entière qui n’a pas à être exclue du monde.

CD : COVER souhaite proposer une formation aux vendeurs des boutiques partenaires de notre label et de nommer des « ambassadeurs shopping » qui sauraient reconnaître, dans les boutiques, les vêtements les mieux adaptés aux personnes à mobilité réduite. Que pensez-vous de cette idée ?

Lise : Les vendeurs me sont parfois de bon conseil mais ce serait très bien qu’ils aient accès à des formations. J’aimerais vous aider mais je vis au Canada, il n’y a donc pas les mêmes boutiques que chez vous !

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