Dossier Accessibilité : derrière les portes d’Enéa Institut

L’institut de beauté Enéa a misé sur l’accessibilité dès sa création. Pourquoi ? Comment ? La responsable,  Delphine Bossard, répond à nos questions. Interview.

Nous l’évoquions dans notre article sur l’accessibilité, aujourd’hui nous rencontrons Delphine Bossard, Responsable de l’Institut de beauté Enéa à Orvault, à côté de Nantes, pour qui les travaux d’accessibilité faisaient partie intégrante de son projet professionnel.

Cover Dressing : Quand vous est venue cette envie d’adapter votre institut de beauté aux personnes en situation de handicap ?

Delphine Bossard : L’aménagement de l’institut pour les personnes en situation de handicap a été évident pour moi. Dès le départ, les recherches des locaux se sont basées sur la possibilité d’accueillir ces personnes. Pour moi, c’est tout à fait normal et évident.

C.D : Comment y êtes-vous parvenue ?

D.B : Les aménagements ont été faits grâce aux lois existantes, aux produits disponibles sur le marché et avec une bonne dose de bon sens. Des amies en situation de handicap sont venues tester ces aménagements lors de la rénovation du local : ce sont elles qui sont le plus à même de nous dire si c’est adapté ou non. Elles sont de très bon conseil et pensent à des petits détails pratiques qui ne viennent pas forcément à l’esprit des personnes valides.

C.D : Quels aménagements avez-vous effectués ?

D.B : Nous avons aménagé les toilettes, les douches, l’espace de circulation et la hauteur du comptoir. Bien entendu, les tables de soins sont électriques et hydrauliques et les cabines ont des tailles plus grandes que de coutume pour pouvoir accueillir un fauteuil roulant.

C.D : Pourquoi avez-vous tenu à effectuer ces aménagements ?

D.B : J’ai tenu à faire ces aménagements car je trouve cela tout à fait normal de pouvoir accueillir tout le monde au sein de l’institut. De plus, ayant des amies et connaissances en situation de handicap, je ne me voyais pas leur demander d’aller faire leurs soins ailleurs !

C.D : Cela a-t-il été un investissement très onéreux ?

D.B : L’investissement est un peu lourd effectivement. Les toilettes, douches et tables ont des coûts plus élevés. Ensuite, ayant fait les travaux moi- même, le reste des aménagements ne m’a pas coûté plus cher.

C.D : Avez-vous reçu une aide de l’Etat pour effectuer ces travaux d’accessibilité ?

D.B : Non, je n’ai reçu aucune aide de l’Etat.

C.D : Qu’auriez-vous envie de dire aux autres gérants d’instituts de beauté?

D.B : J’ai juste envie de leur dire que l’aménagement des locaux est possible pour beaucoup d’entre eux. Qu’il faut y mettre un peu de courage, d’envie et de bon sens. Qu’ils pensent à ceux qui ne peuvent pas bénéficier de leurs merveilleux soins et qu’ils se mettent à leurs places. Je pense que beaucoup de personnes à mobilité réduite aimerait prendre soin de leur corps qui en a tellement besoin !