Mannequinat et handicap : l’interview de Yannick Le Graet
Dans le cadre de notre dossier « Mannequinat et handicap », notre modèle Yannick Le Graet répond à son tour aux questions de Cover Dressing.
Yannick pose pour Cover Dressing régulièrement et présente avec brio les différents looks sélectionnés par la rédaction. Voilà un modèle qui sait parfaitement mettre en valeur les vêtements qu’il porte ! Photogénique, communicatif et souriant, Yannick a tous les atouts pour réussir dans le mannequinat. Interview.
Cover Dressing : Yannick, ce que l’on a vu lors de la Fashion Week de New York avec des mannequins en situation de handicap défilant sur un podium, pensez-vous cela possible à Paris ?
Yannick : Oui en effet c’est possible mais en France il y a encore un certain manque d’ouverture par rapport à des mannequins en situation de handicap. Le handicap peut faire peur à certains annonceurs ou stylistes.
CD : En France, la plupart des défilés dits « handi-valides » se font avec des mannequins bénévoles, qui présentent des marques dites « adaptées ». Votre réaction ?
Yannick : C’est un sujet assez compliqué. Un mannequin, qu’il soit handicapé ou non, doit être rémunéré un minimum. Pour moi le handicap ne doit pas entrer en compte. Un mannequin en fauteuil peut par exemple très bien représenter une marque de produits de beauté. Il serait intéressant que les marques fassent appel à des mannequins plus variés. Un mannequin en situation de handicap ne devrait pas être engagé pour ne représenter que des produits dits « adaptés ».
CD : Y-a-t’il un message particulier que vous souhaitez communiquer lorsque vous posez pour un photographe ?
Yannick : J’aime l’idée d’être séduisant, de me mettre en valeur sans pour autant me prendre au sérieux. Le handicap ne doit pas être mis en avant. Il s’agit simplement de poser et d’aimer cela.
CD : Comment définiriez-vous votre style ?
Yannick : J’aime beaucoup avoir un style classe tout en étant décontracté. Avoir un look décalé, casser les codes vestimentaires. Je suis assez attiré par le style British. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’aime les marques anglaises. Depuis quelque temps, je porte souvent des chemises qui apportent une touche stylée à un look.

CD : Avec quel photographe ou couturier rêvez-vous de travailler ?
Yannick : Karl Lagerfeld, pour son sens du style et son côté mystérieux.
CD : Avez-vous une icône mode, une personne qui vous inspire au niveau mode ?
Yannick : Sans pour autant m’en inspirer totalement, j’aime beaucoup le style de Nick Wooster. Il est toujours classe, très Britsh, et il a différents tatouages qui sont en paradoxe avec ses looks. J’aime beaucoup ce décalage. Adam Levine [le chanteur du groupe Maroon 5, ndlr] a également un style intéressant.
CD : Au niveau du choix de vos vêtements, rencontrer-vous parfois des difficultés pour vous habillez ?
Yannick : Je n’ai pas vraiment de soucis pour m’habiller, à part peut-être pour la coupe des pantalons. Au niveau des cuisses, ils sont parfois trop larges. Le fait aussi que le bas du pantalon remonte lorsque l’on est assis, ce n’est pas spécialement joli. Je vais dans des boutiques de prêt-à-porter et je fais des essayages pour être certain que le vêtement me convienne.
CD : Avez-vous un message à passer aux dirigeants de la mode ?
Yannick : il serait bon de ne plus faire de différences entre les « handi-valides ». Un mannequin en situation de handicap peut poser pour des photographes de la même manière qu’un mannequin dit « valide ».