Comment Annie, malvoyante, fait-elle son shopping ?

Il y aurait en France plus de 2 millions de personnes amblyopes. Parmi elles, Annie, que nous avons suivie lors d’une « opération shopping ».
Lire les prix, reconnaître une coupe vestimentaire, bien identifier une couleur…. le shopping sollicite énormément notre vue. Une personne malvoyante est donc contrainte de passer soit par d’autres sens, soit par d’autres yeux que les siens pour faire ses emplettes. Annie, pétillante, coquette et amblyope, nous apporte ici un témoignage très instructif sur le shopping quand on y voit mal.
Retrouvez son témoignage en vidéo :
Annie ne voit plus de l’œil gauche et a donc notamment des difficultés à percevoir les reliefs. Alors quand elle entre dans une boutique, elle se rend difficilement compte de la taille et de la profondeur du magasin. Surtout lorsque des miroirs viennent encore en modifier la perception ! Un repérage des lieux s’impose donc.
Discerner les nuances de couleurs, lire le prix et les indications diverses des étiquettes : Annie ne peut le faire seule. Mais le plus difficile est de bien cerner la coupe d’un vêtement, et donc de se projeter dedans. C’est surtout pour cela qu’elle fait toujours son shopping accompagnée – de son mari, de son fils ou de ses ami(e)s. Cependant, comme chacun lui propose naturellement ce qui lui plait, elle a « toujours l’impression d’être habillée comme l’autre [la] perçoit ou [l]‘imagine« , confie-t-elle. Son mari, par exemple, la conduira plutôt vers des tenues très « femme », même si elle recherche ce jour-là des vêtements plus simples ou ordinaires.
L’astuce d’Annie, plutôt que de choisir les vêtements, c’est donc de bien choisir son accompagnateur ! En fonction du style qu’elle recherche, elle sait tout à fait à qui s’adresser. Elle en convient : le look, c’est important. Pourtant, l’image qu’Annie a des personnes qu’elle rencontre se base plus « sur le ressenti, le sourire, le toucher » que sur le look et l’apparence. Alors comme elle le dit, « on aimerait que les autres passent eux aussi le look au second plan ».
Dans quelques jours, vous pourrez retrouver notre version sous-titrée du témoignage d’Annie.