Malvoyance : une autre vision sur ce handicap

Après un premier reportage sur le shopping en situation de handicap en juillet dernier avec des personnes en fauteuil, puis en octobre avec des personnes sourdes et malentendantes, c’est en compagnie de trois Havrais malvoyants que nous avons fait nos courses pour les fêtes. Objectif, comprendre les contraintes rencontrées lors de son shopping lorsque l’on est privé de la vision ou que celle-ci est très occultée.
Il est 10 heures, quelques flocons tombent sur la ville du Havre. Nous avons rendez-vous avec Annie Naïda, Martine Aubé et Laurent Manoury. Tous les trois sont malvoyants. Martine et Laurent souffrent d’une neuropathie optique héréditaire de Leber, Annie ne voit rien sur le côté gauche et son champ de vision de l’œil droit est très limité. Tous les trois rencontrent des difficultés qu’ils vivent au quotidien, tout particulièrement lors de leur shopping et ce sera l’objet d’un film que vous pourrez découvrir prochainement sur ce même site.
C’est important l’image que l’on véhicule !

Mais pour vous donner le goût d’en savoir plus, nous avons décidé de vous en révéler quelques bribes. A cette occasion, nous avons été accueillis avec beaucoup de gentillesse par les magasins Jules, Brice, Marionnaud, Formul et NewYorker. Laurent avoue faire très attention à son look : « c’est important l’image que l’on véhicule, même si l’on ne se voit pas ». Il reconnaît ne pas toujours porter les vêtements qu’il souhaiterait : « j’aime les vestes ou les blousons prêts du corps, mais je dois aussi pouvoir me mouvoir librement pour être à l’aise avec Gap (son chien guide) et du coup, je prends des vêtements plus larges que je ne le voudrais ».

Mon image n’est pas forcément la mienne.
Pour Annie, le problème est ailleurs, « les vêtements que je porte sont souvent fonction de la personne avec qui je les achète. Si c’est avec mon fils qui a une trentaine d’année, ce ne sera pas la même chose que si c’est avec une amie plus âgée que moi. En fait, je porte souvent les habits qui correspondent à l’image que les autres ont de moi » conclue-t-elle.
Martine achète aussi pour les autres.
Quant à Martine, elle aime le contact humain… Chez NewYorker, le courant est très bien passé avec une des vendeuses : « je lui ai demandé d’essayer un vêtement à ma place » nous explique Martine, « je me rends mieux compte si c’est une autre personne qui porte un habit à ma place, sur moi ce n’est pas pareil ».

D’ailleurs, Martine à profité de ce tournage pour choisir de très beaux vêtements pour offrir en cadeau à l’occasion de fêtes…mais chut ! Nous avons promis de ne rien dire
Rendez-vous très prochainement sur Cover Dressing, pour découvrir le reportage vidéo de cette journée shopping avec des personnes malvoyantes, réalisé aux Docks du Havre.
Bonjour Madame, Monsieur,
J’ai lu avec intérêt votre article paru dans le magazine de la Seine Maritime. Bénévole au sein d’une association qui récolte des vêtements et chaussures, il nous arrive de recevoir des chaussures qui pourraient vous être utiles.
Pourriez-vous me donner votre adresse où nous pourrions vous les déposer.
Vous en remerciant par avance, recevez nos meilleures salutations
Bonjour Madame MOTTELAY-SIMENEL,
Nous vous remercions beaucoup de votre proposition. Cependant, comme vous avez pu le lire dans cet article du Seine-Maritime Magazine, nous ne fabriquons pas, ni ne récupérons de vêtements ou chaussures : nous élaborons un label qui permettra aux personnes ayant des besoins vestimentaires spécifiques de reconnaître, dans l’offre commerciale généraliste, les pièces pouvant leur convenir. Puis nous éditons le webzine COVER-Dressing afin de recueillir et diffuser toutes les informations utiles autour de l’habillement, de l’apparence pour les personnes qui « sortent des clous » au regard des normes étriquées qui font, entre autre, la mode d’aujourd’hui. Il existe cependant une association à Fécamp qui pourrait être intéressée par vos dons : nous vous invitons à la contacter sur leshabilleuses@orange.fr.
Bien cordialement à vous,
La rédaction