Dossier

Dans le dressing de Martine

Nous avons découvert Martine Aubé, malvoyante il y a de cela quelques jours. Elle nous avait alors parlé des difficultés qu’elle rencontre lorsqu’elle fait du shopping, mais aussi tout le plaisir qu’elle ressent à flâner dans les boutiques. Aujourd’hui, elle nous explique comment elle organise son dressing en fonction de son handicap.

Martine Aubé et Muriel Robine, Présidente de l'Association Cover)
Martine Aubé et Muriel Robine, Présidente de l’Association Cover

« J’ai un côté penderie traditionnel où je sais que je vais retrouver mes manteaux, mes robes. Mais je mets aussi mes écharpes sur des cintres à plusieurs niveaux qui servent normalement pour mettre les pantalons. Je préfère y mettre mes écharpes, mes foulards. Ils sont classés selon les saisons, mais aussi en fonction de leur longueur pour que je puisse les retrouver rapidement. Je ne les classe pas en fonction de la couleur, mais en fonction du tissu. De l’autre côté, j’ai deux penderies. En bas, ce sont tous les pantalons. D’un côté été et mi-saison, de l’autre les pantalons d’hiver, notamment les jeans. Sur la tringle du dessus, je mets les vestes, les chemisiers, les gilets, les petites tuniques. Je ne classe pas mes vêtements par ensemble de tenues, mais par type. Et puis j’ai ma commode. Les petits caracos sont dans le tiroir du haut, avec les tee-shirts à manches longues et courtes et dans les deux autres tiroirs, se trouvent les pulls qui sont classés en fonction du col, en V, ras du cou ou col roulé. En été comme en hiver, mon dressing est organisé de la même manière, je sais où sont les choses et je ne change rien en cours d’année. De la même manière, je n’achète jamais de tenues complètes. J’aime changer, ne pas toujours mettre les mêmes choses ensemble, c’est même mon principal plaisir. J’ai toujours été très organisée, même lorsque j’étais voyante, j’étais même maniaque à l’époque. Je le suis peut-être moins maintenant, mais je reste organisée, par la force des choses».

Comme une confidenceColorful clothes on hangers in wardrobe

Aussi paradoxale que cela puisse paraître, Martine se laisse même aller à une petite confidence en guise de conclusion sur le sujet : « Je crois que j’étais finalement beaucoup plus gênée par le regard des autres avant que maintenant. Au début de ma maladie ( elle souffre d’une neuropathie optique héréditaire de Leber) lorsque j’ai commencé à perdre la vue, je ne le disais pas…aujourd’hui je suis plus à l’aise, je m’assume telle que je suis…je crois que j’ai appris à m’aimer ».

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